Ma folle découverte de l'immobilier
Vous n’ignorez pas que je fais toujours tout à fond.
Madecouverte absolue de l'immobilier ne vous surprendra donc pas.
Depuis trois jours, c'est la folie.
Je n'ai plus de travail, plus de sommeil, même plus d'américain, plus d'amis, plus de régime... Je n'ai plus rien d'autre que marecherche effrénée et éperdue d'un appartement !
Depuis trois jours, j'ai eu rendez vous avec Julian, Julien, Jonathan, Camille ! Depuis trois jours, je n'ai que des rendez vous.
Je ne dors plus. J'ai mal au ventre.
Je passe de l'exaltation au désespoir, je m'emballe, je m'écroule, je calcule, je projette, je casse des cloisons ici, j'abats des murs là, je parquette, je moulure, je cuisine, je salle de bains, je virevolte, je trépigne, j'exige, je "maintenant tout de suite"...
En gros, JE M'EMBALLE.
Faut que je me calme, on dirait !!
Mais que je vous raconte un peu.
Dejà, J'ADORE l'immobilier.
Parce que, dans l'immobilier, on ne vous dit pas "vous êtes célibataire, avec votre vice caché ??". Non, dans l'immobilier, messieursdames, on vous dit : "vous êtes seule décisionnaire dans cet achat ?"... Et là, ça vous a comme un super côté positif hypra top revigorant !! C'est simple, tout à coup, vous n'êtes plus la looseuse qui n'a pasdemari-pasd'amant, vous êtes wonderwoman qui fait péter les euros pour s'acheter un appart dans la plus belle ville du monde ! Eh ben, croyez moi, ça fait du bien à l'ego !!
Vous me connaissez, moi, décision prise, décision immédiatement mise en pratique.
Lundi donc, 14h, un premier rendez vous.
Je plaque le bureau. Pour me rendre à Courbevoie. Ouhlalallalalalla, Courbevoie ?? Bon, allez, va pour Courbevoie. Un appart près de la Seine, juste en face de la plus belle ville du monde, juste le pont du même nom à traverser. Ok.
Rendez vous à l'agence. Moyen le mec. Très agent immobilier, costume serré à rayures. Le cheveu gominé. Pas grave. M'emmène dans sa Twingo. J'aime pas Courbevoie. Y'a pas de centre. Mais c'est moins cher que la plus belle ville du monde. Et la taxe foncière est l'une des moins chères des Hauts de Seine.
L'appart : grand, 53 m². C'est important pour moi (je vis actuellement dans 60 m²...). Volumes entièrement à repenser. Travaux. Tout à refaire. En gros, faudrait faire faire un 1/4 de tour à la cuisine, mettre la chambre dans le salon, faire péter les placards et voilà. Très très beau lavabo années 30. 6 chiffres pour unlavabo, ça fait un peu cher, cependant. Ca me plait. C'est - relativement - dans monbudget. Mais les fenêtres donnent sur une cour pas très emballante. La machine commence cependant à s'emballer. Je retourne travailler. J'en parle à un collègue. Dis que je ne peux pas savoir seule si les travaux sont réalisables, gros doutes sur certains murs porteurs pas porteurs. Le collègue me dit "si tu veux, je viendrai le voir avec toi, ça ne me dérange pas". Je dis ok. Quand ? Maintenant ? Allez !
Je rappelle le gominé : "dis donc, machin, on peut se retrouver, vers 18h15, sur les lieux du crime ?" Machin veut bien. J'apprends que les agents immobiliers sont d'une disponibilité sans faille, pour vendre unappart.
Moncollègue regarde l'appart.
Je me dis que, pour le 1er, c'est quand même bête de renoncer d'emblée à la plus belle ville du monde.
Moncollègue reregarde l'appart. Des trucs que je n'avais même pas pensé à regarder. Je me sens un peu nulle, un peu fille. J'ai peur, tout à coup, de m'emballer et de faire des montagnes d'erreurs (euh, à 27 ans l'erreur - durée du prêt envisagé, c'est bon, faut quand même faire gaffe !!) dans macourse à l'appartement. Je me dis qu'il faut que je me pose.
Je ne me suis pas posée.
Le lendemain, 11h30, visite d'un appart dans la plus belle ville du monde. Angle voie ferrée, cimetière. J'attends l'agent. Je vois passer les trains et les RER. "Est ce bien raisonnable d'acheter si près de la voie ferrée ?", je me dis. Je pense à la revente. Dans 6 mois quand, normalement, à peine les travaux finis, je rencontrerai l'homme de mavie qui doit se présenter pile à ce moment là, vu que le fait d'acheter seule aura décidé le destin à se bouger un peu les fesses, genre "ben tu vois, c'est ballot, t'achètes pour toi et tu rencontres l'hommedetavie, mais c'est super quand même !" (prédiction de mafamille et de mesamis depuis que j'ai annoncé mes recherches d'appartement... valeur scientifique ? reste à préciser !!).
Et pis, y'a le cimetière.
M'en fous du cimetière.
Sauf que quand j'ai vu le cimetière depuis la fenêtre de la chambre, ça m'a foutu comme un coup de bourdon !
Mouais. Pas mal. Assez grand. Très propre. Mais moche, moche, moche, moche. Faut tout refaire tellement c'est moche. Sauf qu'il est plus cher. Et que je n'aurais pas forcément les sous pour tout refaire.
Et pis y'a les trains. ET LE CIMETIERE... Je pense à monmoral fluctuant, je pense à mon budget psy.... Et je me dis "ah ben non, ce sera le parquet ou le psy !" Alors, le cimetière... Pas obligée de s'y précipiter dès la 2ème visite. Même si, rappelez vous, au début de monancienblog (pour les VRAIMENT fidèles !), je vous avais demandé de me réserver une place dans le cimetière de la plus belle ville du monde. Ah ben là, premières loges...
Mais bon. Réflexion faite, trop de cimetière tue le cimetière !
Je retourne vers chez moi pour déjeûner at home. Au passage, je fais un saut dans une agence immobilière (je sens que je deviens obsédée de l'agence immobilière...).
Le type me propose une visite immédiatement. Une affaire. Sortie du chapeau quand j'ai dit que les travaux ne me dérangeaient pas "outre mesure".
Oui, enfin, bon, faut peut être pas exagérer quand même !
Me voilà dans un immeuble que nous pourrions aisément qualifier "d'ancien", terme dont est tiré le légendaire "charme de l'ancien" bien connu !
1er étage. 36 m². OUUUUUUUUHLLALALLALALA, je dis. N'ayez pas peur, me dit Julian.
D'accord.
"Bon, c'est pas très sexy, ce que je vais vous montrer", il me dit, mais vous verrez, il y a du potentiel...
Humm.
36 m². Du potentiel. Vieux. Pas beau du tout. Du potentiel. Petit. Très petit.
Julian m'explique : "on abat ici, on casse là, on tourne ça ici, on fait ça là, on coupe ici, on rogne là, on agrandit ici. Et on a un truc sublime à vraiment pas cher." J'apprécie le "on". Je sens le vendeur impliqué.
Je m'y vois.
Je ne vois pas trop ni moncanapé, ni mesfauteuils clubs, ni mamappemonde ni macheminée du père noël, ni monarmoire ni rien. Mais je m'y vois. JE M'EMBALLE. J'appelle monfrère. "Viens chez moi ce soir, faut que tu vois unappart !" "Eh oh, si tu t'emballes comme ça à chaque fois, tu ne vas pas tenir la distance", il me dit. A-t-il tort ?!
Rendez vous est pris le soir avec l'agent.
Les travaux sont faisables. Mais c'est petit. Vraiment petit. Très très très petit. Très très très vieux. Absolument tout à refaire. Y'a même pas de chauffage. Cher pour ce que c'est finalement.
Je me décompose en rentrant chez moi : retrouver monappart lumineux, grand, joli, monbalcon et mes plantes, ma vue hyper dégagée après ce cagibis super humide, ça me désole... Je m'éffondre. Monfrère me traite de débile. La France gagne au foot. J'ai mal au ventre. Je hante les sites immobiliers, je connais selogerpointcom sur le bout des doigts, je pourrais réciter toutes les annonces de la plus belle ville du monde, une par une. J'ai l'impression que je cherche depuis 1000 ans. Monfrère me recadre : "tu as pris la décision d'acheter samedi, du calme, prends ton temps, c'est que du plaisir !", il me dit. A-t-il tort ?!
Je prends un truc pour dormir.
Je dors mal.
Je passe mamatinée au travail à potasser les annonces.
Je crois que je n'arriverai plus jamais à travailler sérieusement. Je cherche comment estorquer 3 sous à la banque. Je songe au loto...
J'appelle d'autres agences. Rendez vous ce soir, 19h.
Je comprends que je n'aime pas du tout ce quartier de la plus belle ville du monde. Y'aurait donc des endroits de la plus belle ville du monde que je n'aimerais pas ? Hummm on avance...
"Plutôt aller mairie d'asnières que de venir dans cet endroit bruyant", je me dis...
Monbrainstorming intérieur progresse.
Mais j'ai hâte de faire des travaux ! D'où me vient cette envie furieuse de faire des travaux ? Un collègue m'a emmenée à la plateforme du bâtiment ce matin, j'en sautais partout dans le bureau !!! Cet endroit est encore plus merveilleux que Leroy Merlin, vous saviez ça ?! Et y'a que des hommesdesvrais !! Le paradis. Paradis rustique, mais paradis quand même !
Bon, après mavisite, j'avais décidé de passer une soirée tranquille, afin de vous faire un petit coucou et, surtout, de me déconnecter un peu de ma frénésie immobilière. Mais j'ai été ASPIREE ! Par une autre agence immobilière !
Très sympa, Jonathan, monnouvelagentimmobilier, a pris mondossier en mains...
Demain, nous visitons 3 appartements... Plus un autre le lendemain ou ce week end sur lequel je fonde beaucoup d'espoirs...
Mais, faut que je fasse gaffe.
Je sens que je pourrais faire des folies, des choses inconsidéreés...
"On n'est pas à Las Vegas, choupette, et on ne joue pas avec des jetons... Alors, calmos sur l'immobilier, magrande..." me sussurre mavoixintérieure...