Le grand saut
Rendez vous avec la dame de la banque ce samedi.
Bon qu'est ce que je fais ?
J'achète, j'achète pas ?
Je prépare maretraite ou je fais comme si je devais mourir demain ?
J'achète et je loue, quitte à ne plus dormir la nuit ?
Je place mes sous en bourse et à la grâce du CAC ?
Je fais de l'assurance sur mavie qui en a si peu ?
En gros, madame la banquière, toi qui sais, dis moi CE QUE JE DOIS FAIRE. Pour avoir unavenir. Financier. Vu que pour l'autre, d'avenir, tu ne peux rien y faire.
Calculs.
Multiples et variés dans l'ordinateur.
Acheter pour louer ? Actuellement, vu vos disponibilités, je ne vous le conseille pas. Ok. C'est déjà ça de fait, en principe, je devrais continuer à dormir la nuit.
La bourse, l'assurance vie etc etc etc, "oh, ce n'est pas que nous n'ayons pas de produits extrêmement compétitifs (tu penses...) mais bon, ça vous bloque les sous. Et, alors, adieu les projets, dans 2 ans, dans 3 ans. Si le vent tourne.
Certes.
"Oui, mais madame, je ne peux pas acheter dans la plus belle ville du monde, sauf un 30 m² et je ne veux pas retourner dans 30m² (pardon pour ceux qui vivent dans un 30 m²...) et... je ne veux pas quitter la plus belle ville du monde, madame, s'il te plait, trouve moi une solution"...
Humm.
Elle tapote sur l'ordinateur, sachant que 1+1=2 et que 2+2=4, l'ordinateur dit que je peux emprunter... ça. Sur 27 ans. Oups.
Découragement.
Parce que "ça", justement, ça ne suffit pas (loin de là) pour acheter l'appartement de mesrêves dans la plus belle ville du monde...
Dilemne.
Que faire.
1- Ne pas bouger. Rester dans la plus belle ville du monde, continuer à payer un loyer exhorbitant, pour rien, enfin pour rien d'autre qu'un bien être quotidien, ce qui est déjà beaucoup. Oui mais, les années passant si vite, messieursdames, est ce que je ne regretterai pas de me retrouver si dépourvue quand la bise (et le vieil âge) sera venue ??
2- Accepter de partir de la plus belle ville du monde. Me fendre le coeur. M'habituer à un autre endroit.
Au début, juste après le rendez vous, c'était inenvisageable.
Et puis, chemin faisant, j'ai commencé à regarder les annonces un peu à côté, genre Courbevoie, juste de l'autre côté du pont... Evidemment, ne pas se résoudre à accepter de passer un pont pour payer un appart 50000€ de moins et être chez soi, ça peut paraître complètement stupide. Cela peut même apparaître comme un réflexe d'enfant gâtée.
J'en ai conscience. C'est pourquoi je me suis posée la question.
Mais, moi, vous savez, je suis fragile. Et je ne veux pas compromettre monéquilibre déjà souvent précaire. Alors je pèse le pour et le contre.
JE M'HABITUE A L'IDEE.
Et, peut être, en cette fin de week end, commencè-je (celui qui m'a soufflé cette orthographe se reconnaîtra...!!) à envisager la chose comme possible.
Je vous avouerais que ce qui me pourrait me pousser le plus, c'est que j'ai en ce moment éminemment besoin d'un projet. D'un projet fort, comme on dit dans les multinationales.
Parce qu'en ce moment, vous le voyez bien, ça ne va pas très fort. Je stagne. Et si je stagne, je me fâne. Comme une vieille laitue.
Donc, il me faut une perspective, un truc d'envergure à faire.
Déjà, les recherches et les visites me prendront du temps (je commence demain à visiter : battre le fer tant qu'il est chaud !!), ça me fera un truc à penser. Ensuite, l'achat et d'éventuels travaux m'occuperont largement aussi.
Et m'amuser à avoir des idées d'agencement ou de rénovation, courir Leroy Merlin et choisir des matériaux, c'est plutôt marrant. Ca pourrait me plaire et me faire sortir de ma morosité stupide.
Enfin, je ne vais pas me précipiter. Parce qu'évidemment, j'ai la trouille. Faire ça seule, c'est difficile, je ne me sens pas forte, pas en sécurité. A deux, on est vraiment plus forts pour ce genre de choses, quand même, non ?
J'ai peur aussi, même si cela n'est absolument pas rationnel et reste complètement infondé que le fait de prendre seule ce genre de décision de premier plan entérine, en quelque sorte, le fait que je vais rester seule.
Je m'engage malgré tout sur un certain nombre d'années et j'ai comme le sentiment d'un renoncement : "bon bah voilà, tu te lances seule parce que tu as enfin admis que tu finirais ta vie seule"...
Je sais, je sais, je sais ce que vous allez dire... ! Mais, c'est plus fort que moi, ça me fait penser à ça.
Alors je me raisonne.
Comme pour la plus belle ville du monde.
La quitter devrait être faisable pour quelques mètres carrés supplémentaires.
Toujours voir le bon côté des choses quand on a admis qu'on ne pouvait pas tout avoir... Cela m'aiderait peut être aussi à tourner définitivement ma page américaine... Ce serait un point très très positif, ça aussi... (le rêve, même !!!).
Quitter cette ville, je crois que ce serait à nouveau comme une mue, un pas de plus vers l'état d'adulte. Je sais, c'est idiot ce que je raconte, et pourtant... Si je vois le côté négatif, j'y vois comme une façon supplémentaire d'être punie (genre, "mafille, ne va pas croire que tu vas pouvoir acheter un appart dans la plus belle ville du monde !"). Si je vois le côté positif, j'y vois comme un pas en avant, comme le fait de vraiment laisser une peau derrière moi, une peau de petite fille qui s'accroche à des détails, qui rêve sa vie.
Je sais, c'est beaucoup de bavardages pour quelqu'un de 33 ans, raisonnable et solide professionnellement, qui décide juste d'acheter un 2 pièces.
Oui.
Mais toutes ces questions, je me les pose et je vous les livre en vrac.
C'est unarticle de transition ! Je vais petit à petit faire le point et avancer dans madémarche. Progressivement.
Dites, lescopains, ça vous dirait de suivre mes pérégrinations de propriétaire foncière ??!!
Allez, venez, je vous emmène !
(en espérant que la chasse à l'appart sera moins rude que la chasse au mari !!)