Changement de cap

Publié le par Caro

Je ne crois pas que je vais indéfinimment vous entretenir de la quête de la conquête amoureuse.
J'en ai un peu assez.
La semaine prochaine c'est la Saint Valentin et je ne me vois pas, une nouvelle fois, vous pondre un article sur mon sentiment d'être la pouilleuse du jeu de cartes...
Parce que, c'est bon, j'en ai fait le tour, de tout ça.
Non que je ne le ressente plus, mais je n'ai plus tellement envie de tourner en rond ici sur ce sujet.
Donc, soit je ferme ce blog, mais j'aime bien le lien avec vous et j'aime bien la tribune. Soit je m'en sers comme d'un suivi de mon WW (j'en suis à moins 4,7 kgs, soit dit en passant !), mais, bon, mesp'titscocos, j'ai peur que vous ne vous lassiez...!
Soit j'exprime d'autres idées, que je n'ai pas l'habitude d'exprimer ici et que je ne me sentais pas trop le droit d'exprimer. Mais aujourd'hui j'en ai envie alors nous verrons si cela vous intéresse... 
Parce que vous me connaissez sous mon angle piteux, l'angle où je ne suis pas très bonne, voire un peu pathétique : l'angle des relations amoureuses et de la vie privée.
Mais il y a un rôle dans lequel je suis plutôt bonne : c'est celui de locomotive.
Dans le travail.
Avoir une idée, une ambition et y emmener une équipe : encourager, soutenir, motiver et surtout dire : "C'EST POSSIBLE, FAISONS LE". 
C'est une chose dont je ne vous parle jamais mais c'est pourtant ce qui occupe les 3/4 de mon temps : dire aux autres que c'est possible. Et, souvent, ça l'est.
C'est quelque chose que je fais naturellement, ça me demande beaucoup d'énergie mais c'est un rôle que je tiens bien, celui de la loco.
Et, actuellement, voyez vous, mesp'titscocos, je trouve que nous sommes de plus en plus un pays de cons.
Et je vous le dis carrément, ça m'énerve.
Ce pays où on ne sait plus dire - COLLECTIVEMENT - que c'est possible alors qu'il y a - individuellement - des milliers et des milliers de locomotives et des milliers et des milliers de gens qui sont prêts à donner beaucoup pour les suivre. 
Ce pays, où, justement, on ne retient que l'impression collective, savamment saupoudrée et relayée à longueur de journée par la plupart des médias, et où on ne s'intéresse jamais aux gens qui avancent sans la ramener.
On pourrit l'ambiance générale sans écouter ceux qui ont quelque chose à apporter aux autres. Et, de fait, on se rend compte que l'opinion générale devient l'opinion saupoudrée, sans qu'on sache d'où elle sort ni même si elle est étayée.
On s'en fout qu'elle soit étayée, d'ailleurs, on la colporte, c'est tout ce qui nous importe. Et ça fait de nous un pays de cons.
Exemple.
Les taxis. Un rapport - dont on peut penser ce qu'on veut - mais qui a au moins le mérite d'être l'aboutissement de la réflexion de gens qui ne sont pas des imbéciles et qui ne sortent pas tous du même moule, donne une piste (parmi plus de 300 autres) pour développer la croissance. Je ne connais pas spécialement le cas des taxis donc je ne me prononce pas sur l'opportunisme ou pas d'une mesure telle que la déreglémentation. De fait, on peut ajouter qu'il ne s'agit que d'un rapport et d'une proposition, en aucun cas d'une loi et que seul le Parlement vote la loi. Donc, autant vous dire, avant qu'il ne se passe quoi que ce soit préconisé dans ce rapport, il peut se passer, malheureusement, beaucoup - vraiment beaucoup - de temps.
Tout le monde le sait.
Eh ben non. Monsieur le taxi, il a décidé que, au cas où, pour être sûr qu'il ne se passera rien, il allait tout bloquer, 2 ou 3 ans avant, pour être vraiment bien sûr. Et, dans la foulée d'être reçu par le gratin de l'exécutif.
Pays de cons, oui.
Autre exemple, plus personnel.
Aujourd'hui, une dame m'appelle au nom d'un institut machin bidule pour faire une étude en prévision d'un salon important dans mon domaine d'activités.
"J'en ai pour 5 minutes", me dit elle.
Ok, je dis.
Ses questions :
"et sinon, quelle est la stratégie de votre concurrent, monsieur machin ?"
"ben je sais pas", je dis, "demandez à monsieur machin !"
"oui mais sinon, monsieur machin, vous pensez quoi de sa stratégie ?"
"ben, vous savez", je réponds, "je m'occupe déjà de ma stratégie à moi, vous savez, c'est important de suivre son cap, monsieur machin fait ce qu'il veut".
"et sinon, la Chine, pour vous, hein, c'est un vrai danger, hein, dites ?" (sous entendu : dites, hein, que vous en bavez rude et qu'on est foutus avec tous ces chinois de Chine, sans parler de ces indiens qui veulent nous piquer notre boulot et je ne vous parle pas des miséreux du bangladesh et des autres qui lorgnent aussi dessus...)
"ben non, c'est pas un danger", je dis (je le dis beaucoup mieux que ça). "enfin il faut toujours être vigilant, bien sûr, mais si on est créatif et qu'on avance, nous n'avons pas à craindre les chinois, dans notre domaine en tout cas".
"ah ?"
Déçue la fille.
Elle voulait que je lui dise que la stratégie de mon concurrent était meilleure que la mienne et que la Chine allait nous bouffer tout crus, tous autant que nous sommes.
De l'idée bien saupoudrée, ça, tiens.
Parce que, chipette, soit on admet que nous sommes foutus une fois pour toutes et on fait comme les taxis, on bloque tout pour revenir au monde du communisme et de l'archi réglementation et on remet au goût du jour les kolkhoses et les appartements collectifs, et on devient vraiment un pays de cons, soit on se bouge les fesses, on arrête d'envier les autres sans être capables d'autre chose que d'arrogance, on a des idées et on les met en oeuvre.
J'ai définitivement choisi la 2ème option.
Parce que je n'ai pas envie de vivre dans un pays de cons.
Et parce que, croyez moi, c'est vraiment beaucoup beaucoup plus rigolo.
Et des comme moi, suis sûre qu'il y en a beaucoup.
Faudrait juste qu'on nous entende un peu plus.
A bon entendeur...
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J
"Soit on admet que nous sommes foutus une fois pour toutes et on bloque tout pour revenir au monde du communisme et de l'archi-réglementation, on remet au goût du jour les kolkhozes et les appartements collectifs, et on devient vraiment un pays de cons, soit on se bouge les fesses, on arrête d'envier les autres sans être capables d'autre chose que d'arrogance, on a des idées et on les met en oeuvre.<br /> J'ai définitivement choisi la 2ème option."<br /> Croyez-vous VRAIMENT qu'il n'y a que ces deux options?<br /> Entre une société où l'Etat organise par le menu la vie de chacun et une société où l'on donne à certains la possibilité de s'affranchir de toute réglementation, il y a place pour bien d'autres options.<br /> Vous aimez le rugby. Dans le rugby, comme dans tous les jeux, il y a des règles. Et vous croyez que c'est "plus rigolo" si certains joueurs décident de ne pas respecter les règles? Si deux mecs sont capables de dilapider cinq milliards d'euros, c'est pas "un pays de cons" ?<br /> Les règles doivent être discutées pour avoir une chance d'être acceptées par tous. Pas imposées par le Prince.<br /> Certains ont des idées et on les empêcherait actuellement de les réaliser. Mais les idées ne sont pas toutes bonnes. Si je décide d'implanter une usine dans mon jardin, on va me l'interdire. Qui doit décider et selon quels critères ? La question est là et le chacun pour soi est IMPOSSIBLE.<br /> Vous tancez les tenants des "appartements collectifs". Mais, Caroline, il faut voir les choses en face. Si la maison individuelle est le rêve des Français, le moment où ce rêve sera devenu totalement irréalisable est TRES proche ! Partout le paysage est déjà "mité" par les maisons individuelles et les prix des terrains continuent d'exploser. Il va falloir ré-apprendre à "collectivement". Ce n'est pas un souhait mais un fait.<br /> Libérer l'initiative individuelle, très bien. Mais les temps changent. Et aujourd'hui, à part les Etats-Unis de Bush, tout le monde admet que la terre change, que "après moi le déluge" n'est plus possible. Un bon exemple est l'instauration de la "taxe carbone", conséquence financière du principe du pollueur-payeur. <br /> Caroline, vous voulez "qu'on vous entende un peu plus". Je vous ECOUTE. Mais au-delà des sauts d'humeur, pourriez-vous préciser votre pensée ?<br /> Bon dimanche.<br /> <br /> Taxe carbone http://fr.wikipedia.org/wiki/Taxe_carbone
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C
Il me faudra bien un article entier pour vous répondre, mon cher Joke ! Quant au rugby, ils nous ont confirmé une chose simple, hier, nos petits jeunes plein d'enthousiasme : ne jamais croire que les choses sont acquises et ne jamais se reposer sur ses lauriers, rester vigilant... Sinon, attention au retour de manivelle. Et les Irlandais nous ont également montré un truc de loco : ne jamais baisser les bras...
N
Caroline, je t'adore!<br /> Quelle pêche, quelle hargne!<br /> Moi tes idées me plaisent et m'intéressent en tous cas, et je pense que les débats avec toi doivent être passionnants!<br /> Je suis 100% d'accord sur ce que tu dis dans cet article:d'un côté tous ces gens qui restent accrochés à leurs petits acquis de peur d'en perdre une miette, et de l'autre les gens comme toi ou moi qui pensent que tout est possible quand on s'en donne les moyens et qui n'ont pas peur de prendre des risques..<br /> Je peux rejoindre ton groupe de locos??!
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C
Avec plaisir !
A
Bah, moi, j't'aime bien, dans ta quête du Valentin.<br /> Et puis, honnêtement, j't'aime moins dans ce laïus. Je ne sais pas trop pourquoi, parce que globalement, je suis plutôt d'accord avec ce que tu dis.<br /> <br /> Euh ... une parenthèse sur les taxis. Je fais comme toi, je ne juge pas si leur action était opportune ou pas, et c'est vrai qu'ils nous ont fait ch..., mais au moins, il faut leur reconnaitre qu'ils ont fait ce que tu préconises : se bouger les fesses, trouver des idées et agir.<br /> <br /> Allez, je t'aime bien aussi en Loco, surtout que tu ne nous la joues pas enfumée et poussive dans les côtes comme au bon vieux temps ! <br /> Je ne peux m'empêcher d'imaginer quelques scènes amusantes, voire coquines, d'un mécano de la Générale chevauchant une BB de rêve (comprenne qui pourra !). Couvert de sueur, il essuye un carreau embué en souriant ... en rêvant ... que 'carreau' puisse parfois être féminin !...<br /> Ah, ah, merci pour cet instant de délire que tu m'as offert.<br /> Tu te faisais sérieuse, et cela m'inspire ... <br /> Décidément, ton côté loco motive ! <br /> <br /> Biz'you,<br /> Arnaud
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C
Il est effectivement plus facile de se faire aimer (et plaindre et chouchouter) dans le rôle de Caliméro... Pour plein de raisons. Mais, vraiment, Arnaud, j'ai fait le tour du personnage. Et, même si pour vous tous ce ne sont que des textes, pour moi, c'est la vraie vie et faut avouer que c'est pas toujours rigolo de constater tout cela au fil des mois. J'ai donc décidé d'agir autrement. Plus discrètement et plus profondément. Cela ne veut pas dire que je n'en parlerai plus.Mais, finalement, les autres sujets sont importants pour moi aussi.Evidemment, c'est exactement l'autre face de moi que personne ne connait ici. Vous ne connaissez que Calimero, je vous fais entrevoir "wonderwoman" ou "le pitt bull". Je comprends que cela ne plaise pas. Mais c'est moi aussi. C'est un risque que je prends : déplaire à mes lecteurs. Mais je ne suis pas que Caliméro. A bientôt quand même j'espère...