Tourbillons et temps qui passent
Rentrée étrange, mesp'titcocos.
J'ai fêté cette semaine mes 3 ans à mon nouveau travail et mes 3 ans de vie dans la plus belle ville du monde.
Globalement, comme dirait Benjamin Castaldi : "que du bonheur !"
Mon travail est très très satisfaisant, mais, depuis mon retour de vacances, j'ai la pression. Pression normale mais qui augmente et que j'ai un peu de mal à gérer, bizarrement.
Comme nos rugbymen, j'ai le mental qui a du mal à suivre...
Rien de grave, tout va rentrer dans l'ordre bientôt.
Seulement, quand on se met des défis, il faut les assumer...
Et comme je ne sais pas faire sans défis...
Et puis je me faisais du souci pour ma santé mais le docteur m'a rassurée hier.
Hier, avec maman chérie, nous sommes allées visiter mon grand oncle et ma grande tante, l'un à l'hôpital, l'autre dans une maison de convalescence. 83 et 96 ans. Ils ont vécu 60 ans ensemble et puis, il y a quelques semaines, ils ont fait une chute dans l'escalier et les voilà au bout de leur rouleau, chacun dans une structure, séparés...
L'une a une démence sénile, genre Alzheimer. Mais hier elle était lucide et nous a dit : "mon dieu que la vie passe vite..."
L'autre était très très bien pour ses 96 ans. Et, là, il se retrouve complètement parti, amaigri, déformé, dépendant, couché avec une couche... Il nous disait "mais je vais ch... dans mon lit, mais je vais ch... dans mon lit"...
Appel au secours d'un homme, chêne solide toute sa vie, redevenu un petit bébé, humilié et diminué.
Le soir, je dis à maman chérie : "tu vois, on commence avec une couche et on finit avec une couche. Pourquoi s'embêter à ce point là toute sa vie puisque tout finit comme ça ?"
Maman chérie a l'habitude de ces situations, alors, pragmatique elle m'a répondu : "on vient de nulle part et on repart nulle part, c'est tout". Et elle a ajouté : "débranche ! et arrête de te poser toutes ces questions !"
Bien sûr. Mais quand même. C'est troublant.
Bon vous savez bien que je suis obsédée par ces histoires de temps qui file et de temps qui passent. Le temps de l'enfance, de l'adolescence, de la jeunesse, de la vie active, de la vieillesse, tous ces temps là.
Par exemple, maman chérie prend sa retraite l'année prochaine. C'est troublant, quand même non? Je me suis fait la remarque hier, je vois de plus en plus en elle, physiquement, ma grand mère, disparue il y a 15 ans. Elle lui ressemble, c'est sûr, mais j'ai surtout compris que c'était parce qu'elle avait atteint l'âge qui correspond aux premiers souvenirs que j'ai de ma grand mère. Elles ont la même peau, ça m'a frappée. C'est troublant et chouette en même temps : j'ai ma mère et, quelque part, je retrouve ma grand mère chérie. Evidemment, ça ne lui plait pas trop, à maman, ce genre de remarque !!!
Cette semaine, également, c'est tombé comme ça parce qu'elles étaient chacune de passage à Paris et que je ne les vois jamais sinon, j'ai vu 2 de mes plus vieilles copines. La plus ancienne et la 2ème plus ancienne en fait. 19 et 16 ans de "vie commune" ou de vie parallèle.
Comme elles sont fidèles et que moi aussi, malgré le temps qui passe, on se suit toujours, de loin en loin.
Je les aime, c'est tout, ça suffit à expliquer qu'on ne se perde pas de vue. Je suppose qu'elles m'aiment aussi.
Elles ont 35 et 36 ans, mes copines, elles sont mariées et mères de famille. Et elles ont vieilli !
Waouh. Pas tant que ça, normalement, mais elles ont vieilli quand même. Je dois avoir vieilli aussi, dans leurs yeux... Elles n'ont pas changé mais le temps a passé et le temps, insidieux, se voit, le bougre...
C'est troublant, bien sûr, pour moi, toutes ces marques palpables du temps chez tous ces gens qui m'entourent mais, en même temps, c'est rassurant, parce que ce sont les repères de ma vie. Le signe aussi que je suis bien là ancrée sur cette terre.
Vous savez bien que j'ai toujours besoin de savoir d'où je viens et que j'ai toujours besoin d'avoir la confirmation que je suis bien là, réelle. C'est mon leitmotiv.
Je pourrais aussi vous parler, en terme de tourbillons, du site tout tic tic.
Je n'arrive absolument pas à y faire passer ce que je suis. Je passe des heures à "dialoguer". Dialoguer ? Monologuer chacun derrière son écran, plutôt, non ? Pour rien. Je sais bien qu'il ne m'en reste rien, que tout cela n'est qu'une illusion, voire un mensonge. Je suis polie, c'est tout. Et je me force, beaucoup. Ce qu'il en reste : la plupart des hommes me trouvent "sur la défensive". Z'ont pas tort. J'ai peur de mon ombre sur ce site.
Je ne trouverai jamais.
Je fais des efforts mais je ne trouverai jamais.
Dans deux ans, je lance une procédure d'adoption.