Vu du ciel

Publié le par Caro

Je suis rentrée mesp'titscocos.
Vous imaginez bien que je ne sais pas trop quelle heure il est ni si j'ai envie de dormir ou pas, parce que j'ai eu un voyage un peu éprouvant avec retard et escale à Madrid avec changement de terminal en courant à la clef.
Comme je vous le disais de là bas, vacances de rêve, vraiment. Juste parce que je m'y sentais bien et libre. Loin de ce qui, dans ma "vraie" vie me cloue les pieds au sol. Là bas, on regarde en l'air. Et parce que le voyage, c'est l'aventure.
Je vous ai ramené plein de choses, notamment des photos, pour essayer de vous faire vivre un peu la vie new yorkaise, enfin ce que j'en ai aperçu. Les prochains jours, je vous montrerai.
Mais il me faut un peu de temps pour faire du tri dans tout ça donc, pour l'instant, je vous livre ce que j'ai écrit dans l'avion, cette nuit ou ce matin, enfin pendant que les quelques heures que j'avais grignotées à l'aller étaient en train de s'envoler.
Soyez indulgents, j'étais fatiguée et j'avais ma voisine de gauche qui enlevait et remettait son dentier toutes les 10 minutes et le plaçait dans le sac à vomi... Bon appêtit bonjour !

Ecrit dans la nuit du 9 au 10 août 2007, quelque part au dessus de l'Océan Atlantique :

"Il y a ces trottoirs de béton gris, larges, découpés en carrés. Il y a ces rues qu'on remonte ou qu'on descend, en les comptant, par dizaines. Ces avenues que l'on traverse, toujours dans le même ordre. Fifth Avenue, la plus belle, Park Avenue, Madison, Lexington, Avenue of the Americas, Seventh Avenue. Il y a l'Empire State Building et les playmobil en dessous. Il y a la chaleur, l'humidité, le soleil, la clim glaciale. Une brise légère aussi. Il y a le Pont de Brooklyn.
Il y a ces visages multicolores, partout. Si sûrs d'être au bon endroit. Ces langues étrangères, partout, qui se percutent à chaque coin de rue.
Il y a cette ville comme énorme point de rencontre de la planète.
On marche, on marche, à en avoir mal partout. Pour tout voir, pour tout sentir, tout respirer. Pour ne pas manquer le détail qui fera de nous plus qu'un touriste.
On n'est déjà plus vraiment qu'un touriste. On est chez nous. Tout le monde finit peut être par être chez lui dans cette ville qui finit par faire de la place à tout le monde.
On ne rêve pas de l'Amérique, on EST en Amérique.
Déjà, les buildings nous semblent moins hauts mais pas moins majestueux. Déjà, on a nos habitudes, nos repères, nos endroits préférés.
Il n'y a pas encore quelque chose que l'on n'aime pas. Sauf peut être ces gens qui parlent si fort dans les restaurants, à vous en casser les oreilles.
On n'aime pas non plus trop les "poupées" américaines. Qui parlent fort et sourient tout le temps.
Elles sont belles, minces, super bien foutues, en short. Elles sont soignées jusqu'au bout des ongles dans leurs tongs qui brillent. Elles sont figées.
On nous dit que les New Yorkais ne font pas la conversation. Que chez eux tout est toujours dramatiquement "GREEEEAAT", "AMAAAAZING" ou "TERRRRIFIC". Mais qu'il n'y a rien derrière.
Ils ne refont pas le monde. Leurs gouvernements s'en occupent pour eux. Ce n'est pas toujours du meilleur goût.
Les New Yorkais sont polis et font du sport, c'est déjà pas mal.
A New York, je vois des monaméricains par dizaines. Question d'allure, de forme de visage, je ne sais pas. Chaque fois j'ai une petite tendresse. Il y a une fois ou deux où je crois que c'est vraiment lui. Ce n'est pas lui. Monaméricain ne vient pas à New York au mois d'août. Trop de farenheits et d'humidité.
Je regarde beaucoup les hommes dans la rue, sans vergogne. Je les trouve beaux, souvent.
Je dis ça, c'est parce que j'écris au milieu de je ne sais plus quelle heure dans un avion qui m'emmène vers Madrid et un autre avion qui me ramènera chez moi.
L'hôtesse, fausse rousse, dramatiquement tombée dans le fard à paupières bleu ciel, voit mon t.shirt Abercrombie et me dit qu'elle adore cette boutique. Moi aussi. Elle me demande ce que je veux boire. Et "chicken or beef ?". Ce sera chicken.
Je fais une pause.
Aussi, je viens de lire d'une traite "Hell" de Lolita Pille.
Chez moi.
Là bas aussi je me sentais chez moi. Je me suis sérieusement posée la question : pourrais je vivre ici, je veux dire, pas comme une vague pensée, mais comme une vraie hypothèse ? Je me rends compte qu'hormis ma famille, je ne laisserais pas grand chose de fondamental dans mon quotidien à Paris. Ca me fait bizarre de me sentir si peu attachée aux choses de mon quotidien.
C'est l'illusion de l'altitude : là bas je serais plus légère. Là bas je trouverais quelqu'un qui m'aime et j'aimerais quelqu'un. Ce n'est pas vrai.
Tout, là bas, dit que la vie est dure : le travail, pas de vacances, pas de sécurité sociale, des loyers exorbitants, la compétition, l'argent, la solitude, l'obsession du mariage, 5 femmes pour 1 homme...
Mais l'idée me traverse. 
Chez moi c'est toujours trop petit.
Mais ce sont mes yeux, c'est tout. "

Là, maintenant, je suis rentrée chez moi, pour de vrai.
Bien décidée à changer de lunettes.
Parce que j'ai beaucoup de chance.
Suivez le guide !
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Commenter cet article
C
Une réaction sur ton article "beaux mecs a Central Park" vu que ce dernier ne propose pas d'y ajouter de commentaire... Pourrais tu nous faire une petite page "jolies filles à Central Park" ?...
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C
Bon retour Caro dans la vie "normale". Perso, je reprends le travail auj et j'ai les nerfs. Ton séjour à New York t'a donné une impression de liberté que m'avait donné un voyage que j'avais fait à ...... Paris. Tu décris parfaitement ce que j'avais ressenti en me baladant à Paris, devant l'insousciance de tous ceux qui se baladent sapper comme ils veulent sans craindre le regard ou les quand dira t on. J'avais été aussi subjuguer par la diversité des quartiers et bien entendu par la diversité et la richesse culturelle de "la plus belle ville du monde". C'était bien différent de Saint-Etienne. Mon New-York à moi, c'est Paris ! lol
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C
C'est drôle... On a tous son New York ou son ailleurs qui nous fait rêver. Je me suis rendu compte de ça là bas : notre Paris les faisait rêver, leur New York nous faisait rêver. Il y a peut être des gens que ton Saint Etienne fait rêver, qui sait ?
A
Rien à voir avec cet article; <br /> Décidément on ne va pas l'avoir cet article sur tonloft, c'est overblog qui bug??
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C
Je ne sais pas, ça ne marche pas. J'abandonne pour cet article.
S
Ah oué.
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C
??