C'est comme ça
La petite coquille de noix est à nouveau dans les tourments de la tempête.
L'article précédent, je vous parlais de moments de bonheur.
Je n'avais pas développé alors vous vous êtes demandés de qui il pouvait s'agir.
Il ne s'agissait évidemment que de monaméricain.
C'était de la folie (pas douce, furieuse) de vouloir passer de tels moments avec lui, de visiter des églises, de manger des glaces, de rigoler en regardant les gens et les vitrines, de parler de New York et du monde.
C'était tellement bien.
C'était la personne avec laquelle j'avais envie d'être au moment pile où j'avais envie de l'être.
Lui ? Aucune idée. C'est lui qui m'appelais, souvent, ces derniers temps. Il avait à peine le temps de formuler sa demande que j'étais déjà là. Prête. Offerte. Prends. Prends tout.
Je sais, niveau stratégie, c'est nul.
Rien à faire de la stratégie, moi.
En plus, nous n'étions plus "qu'amis". Ca le rassurait vachement. Moi aussi, peut être.
Mais je voulais plus, au fond. Pourquoi arrêter ? Pourquoi ne pas, toute sa vie, visiter les églises et manger des glaces et regarder les gens et faire des bébés ?
Parce qu'il faudrait être deux à le vouloir.
Et que cet homme qui passe ses dimanches avec moi ne veut pas passer ses semaines et encore moins sa vie.
Voilà.
J'ai créé monancienblog, puis celui-ci, il y a presque un an. Pour l'oublier.
J'ai tout fait. La distance, la quarantaine, la psy, l'association, les "amis", les amis sans guillemets, les dîners, le sport, le sudoku, la pensée rationnelle, la cuisine, les plantes, le cinoche, les pinces à linge. TOUT.
Et aujourd'hui, 14 juin 2006, où est ce que je me retrouve ?
Au milieu de nulle part, le coeur ARRACHE.
Hier, j'avais rendez vous avec mapsy.
Je voulais lui parler de monaméricain, de nos "balades" et du reste, en parler tout mon soûl, sans craindre le jugement ou l'impatience de mesamis ou de mesproches.
Très vite, elle m'a dit : "bon, bah, ce que vous me décrivez, ça s'appelle comment ? Hein ?". "Je sais pas", je dis. "Mais si !", elle répond. "Ben, oui, quoi, je suis amoureuse de lui", je dis alors, comme unegosse qui a fait la pire connerie et qui insiste. "Oui et vous êtes amoureuse de quelqu'un qui ne vous aime pas ! Qu'est ce que vous voulez avec ces "balades", refaire un tour, pour bien comprendre, pour avoir encore bien mal ??!"
"Tu l'aimes, c'est TRES TRES mal", j'ai pensé. "Honte sur toi ma pauvre fille !"
NOOON. Mais.
OUI, JE SUIS AMOUREUSE DE LUI ! Et alors, je vais le payer longtemps ???
Au cours de ce rendez vous où j'ai pleuré, est tombée la sentence, la même qu'ailleurs : IL FAUT ARRETER DE LE VOIR.
"Mais, vous voulez que je me prive des seuls moments de bonheur que j'aie dans cette putain de vie ??? C'est ça que vous voulez, c'est ça que je dois faire "pour monbien" ??", je dis.
"Oui", elle répond.
Alors, comme je ne veux pas, au milieu des malheurs du monde, être celle qui se les fabrique, ses malheurs, et qui s'y complait, je me suis dit "il faut que tu sois courageuse, il faut que tu sois forte, il faut que tu arrêtes de le voir. Même si, en ce moment, c'est mieux que ce que ça n'a jamais été".
Comme je suis totalement incapable de lui dire non quand il m'appelle (et qu'il m'appelle), je suis vite rentrée au bureau (tout cela se passant au milieu d'une journée de travail, wonderwoman est priée de redevenir sûre d'elle et pugnace dans la 1/2 heure) et j'ai écrit un mail à monaméricain. Affreusement brouillonné en anglais. Mais qui disait de ne plus me rappeler, "s'il te plait, s'il te plait". PLEASE, PLEASE.
Je me suis arraché une partie du coeur.
Voilà, comme ça, d'une main, à vif, comme dans les films de cow boys et de zindiens.
Et j'ai pleuré, pleuré, pleuré, pleuré.
Des rivières.
Brave petit soldat, j'ai fait tout ce qu'on attendait de moi.
Le bonheur est il pour autant au bout de maroute ? Aucune idée.
Et, s'il est vraiment au bout, est il vraiment nécessaire d'en baver à ce point là pour le trouver enfin, dans un ultime souffle ?
Franchement, je vous le demande, vous qui savez, aidez moi, moi qui ne sais rien, est ce bien utile ?
Il ne m'a pas répondu, monaméricain. Evidemment. Il n'a pas dû comprendre que je "fasse macrise" après les moments partagés. J'ai dit que c'était mapsy qui avait dit.
Mais, sûrement, comme macopine A, il a dû dire : "eh oh, j'ai assez à faire avec meshistoires pour ne pas m'embêter avec celles des autres !".
Voilà.
Il est reparti dans son bout de la rue, monaméricain. Je ne vais pas vous dire pour toujours vu que je l'ai déjà beaucoup dit. Mais, cette fois, quand même, je crois que c'est sûr.
C'était le meilleur moment.
Mais il faut être deux pour danser le tango.
Il faut être deux pour être heureux.
Et je suis toute seule.