Sensations new yorkaises, la suite

Publié le par Caro

Me voilà enfin remise du décalage horaire... NYC s'éloigne...

Mais je suis allée cherché mes photos à la fnac tout à l'heure, ça me replonge un peu dans cette ville qui ressemble si peu à la mienne (pas la plus belle du monde, la grande à côté).

Ca me donne donc envie de continuer à vous parler de monpériple, surtout pour ne pas en perdre l'énergie.

Le dimanche matin, j'ai donc décidé d'aller à Harlem, écouter une messe avec du gospel. Il y avait une église indiquée dans mon guide, "l'Abyssinian Church", apparemment la plus ancienne église de New York. Ils disaient que c'était à voir absolument, que le gospel était très émouvant.

J'ai donc étudié mon itinéraire et décidé d'y aller en métro, à l'aller, puis de revenir à pieds.

Je me suis donc retrouvée là :

J’ai pris des photos dans le métro, ça leur faisait drôle aux gens, cette fille avec son écharpe rose et son bonnet qui photographie le métro !! Effectivement, si je voyais quelqu'un, à Paris, photographier les couloirs du métro, je me demanderais bien ce qu'il lui prend !!

Mais moi, je voulais immortaliser ! Après tout, j'étais dans le métro, à New York, le panneau indiquait "the bronx" et j'allais à Harlem !! J'étais définitivement une aventurière !! Je voulais garder des traces ! Que ça se sache !

Sauf qu'a priori, le métro, à New York, ça a l'air simple. Chaque ligne va "uptown" et "downtown". Oui, ben a priori seulement ! En fait, de l'avis général, tout est très mal indiqué, et, surtout, il y a un système d'express et d'omnibus que je n'ai pas réussi à comprendre.

Résultat, me voilà partie à Harlem dans un métro express qui ne s'arrête pas !!!

Au secours, je me suis dit, "où vais je me retrouver ??? Dans le Bronx ??? HELP !!".

"Avec tes idées d'indépendance", je me suis dit...

Mais bon, pas de panique, de toute façon, je ne pouvais pas me perdre. Et puis, Indiana n'a pas peur...

Au bout d'un certain temps, au milieu d'Harlem (je ne quittai pas mon plan des yeux), monmétro a fini par s'arrêter. Je suis descendue sans demander mon reste.

J'ai alors découvert les vastes avenues de Harlem, sans buildings.

"Je marche dans Harlem", je me disais, "je marche dans Harlem... Non mais pincez moi je rêve !". Et, en même temps, c'était normal.

Sauf que, premières personnes que je croise ? Des françaises ! Zut. Puis, tout à coup, une nuée de touristes !!

J'étais dégoûtée ! Puisque j'étais là seule, je voulais être immergée, je ne voulais pas voir des gens comme moi, je ne voulais voir que des "locaux". Ils m'énervaient ces gens, à se déplacer en grappes.

Je déteste les grappes.

Alors j'ai bifurqué, jusqu'à arriver à la fameuse église. Je me pointe devant la porte. Le type, qui a l'habitude, me dit "vous devez attendre dans la ligne, au coin de la rue".

Oups. Me voilà au moins la centième personne d'une queue cosmopolite qui attend sagement l'heure du service. Nous avons attendu au moins 1 heure, dans un froid glacial.

"So chilly", que vous pensez que vous n'aurez plus jamais chaud. Jamais.

Finalement, après l'attente, un autre monsieur est venu nous dire que, "désolé, mais church is full, church is full". Zut.

En même temps, je m'en doutais. J'avais failli renoncer. On nous a donc orientés vers une autre église, dans la rue d'à côté.

Quand j'attendais sagement, j'avais remarqué tous ces gens qui se rendaient à cette église, que des Noirs, très très bien habillés et pomponnés. Ca m'avait impressionnée, ces dames avec leur manteau, leur jupe et leurs talons aiguilles, leur chapeau même pour les plus âgées, et ces messieurs cravatés de près.

"Tiens", je me suis dit, "ici, ça ne déconne pas, on ne va pas débraillé à l'église".

Alors je suis aussi rentrée dans cette église.

De toute façon, il fallait absolument que je me réchauffe.

Là où j'étais assise, je voyais ça :

Bon, forcément, la photo n'est pas très bonne, parce qu'on n'avait pas le droit d'en prendre, après tout, c'était une église, pas un truc de touristes.

On sentait vraiment que les gens s'investissaient dans le truc, que c'était leur communauté, ça allait au delà de la religion, on sentait qu'ils venaient se retrouver "entre eux", les jeunes, les vieux, et qu'ils venaient un peu se faire "recadrés" par le révérend.

On aperçoit, au fond, les trois "révérends". En fait, ça m'a étonnée, il y en avait trois. Je pense qu'un seul l'était, mais les autres avaient aussi une fonction officielle et portaient une aube. J'aurais dû me faire expliquer.

Ce qui m'a aussitôt frappée, c'est ce qu'on voit, à gauche : le drapeau des Etats Unis. Incroyable, non, au pied de l'autel ? En France, ça nous apporterait des polémiques et des défilés pires que le CPE, ça !!

Mais, pour les Américains, pas de problème, au contraire : ils sont américains avant tout. Ils sont catholiques, baptistes, protestants, juifs, musulmans, oui. Ils sont noirs, ils sont blancs, ils sont hispaniques. Oui, mais, avant tout, ils sont américains. En même temps, ils sont sûrement très communautaristes, mais ils construisent ce pays, chaque jour, ensemble. Même si, parfois, bien sûr, il y a des heurts.

Le "service", comme on dit là bas, était extrêmement long et impressionnant. Un peu difficile à comprendre quand on n'a pas l'habitude. Il y a beaucoup de séquences, des prêches, du chant, du gospel à fond les ballons, avec les mamies qui se lèvent et applaudissent et dansent, une danseuse qui vient faire un show dans la nef sur une chanson de je ne sais plus qui, puis du gospel à nouveau avec une solliste, qui n'a rien à envier à une professionnelle, accompagnée par un pianiste et un batteur.

Et les "révérends" s'emballent, haranguent l'assemblée, montent en puissance, les gens applaudissent quand ils approuvent, c'est très très impressionnant !! Ils sont un peu cabots, aussi, on sent que c'est un spectacle. Parfois, c'est si différent de l'ambiance d'une église chez nous, qu'on se demande s'il y a une réelle sincérité religieuse là dedans, une réelle croyance.

En fait, oui, je pense. C'est juste qu'ils l'expriment dans le show et l'exhubérance.

En même temps, faites des messes comme ça en France et je suis sûre qu'il y aura du monde dans les églises !

Le point fort du service, c'est quand le révérend principal, auquel les autres ont largement préparé le terrain en "chauffant" la salle, se lance dans son sermon. Bien sûr, je n'ai pas pu tout comprendre, il parlait très vite, avec des changements de tons, etc... Mais, en me concentrant bien, j'ai pu comprendre qu'il faisait un sermon sur le téléphone portable et sur la société de consommation.

Amusant de critiquer la société de consommation aux Etats Unis !!

Au bout de 2h30, j'ai quitté le service, alors que ce n'était pas encore terminé. Ils semblent vraiment y consacrer leur journée.

J'étais vraiment très contente d'avoir vu ça, j'étais impressionnée, j'avais le sentiment d'avoir vécu quelque chose de fort.

j'étais décidément très emballée par monvoyage !!

J'ai donc décidé de redescendre vers Midtown à pieds, par Central Park, où je pensais que les New Yorkais passaient une partie de leur dimanche à se balader et à faire du sport.

Mais, Central Park, mescocos, ça se mérite ! Il a fallu que je marche au moins 50 blocks !!! Ca m'a permis de constater qu'Harlem abritait le "château" de la NYU, soit la mythique New York University, somptueuse, en haut d'une colline.

Allez, je vous la montre :

Presque à côté, il y a l'université de Columbia, tout aussi mythique.

Ainsi, subrepticement, on passe du quartier noir, où c'est vrai, on ne croise que des Noirs, à un quartier étudiant où on ne croise plus que des jeunes, avant de descendre vers ce qui m'a semblé être le "Harlem hispanique" où ne ne croise plus que des Portoricains ! C'est drôle.

C'est ça New York, il y a tout et on passe de l'un à l'autre, d'une rue à l'autre.

Ensuite, on arrive à Central Park et aux merveilleux buildings de Central Park West, début du quartier chic de "l'Upper West Side".

Je commençais à en avoir plein les pattes, en plus je n'avais pas déjeûné et il était 4h de l'après midi, alors je me suis arrêtée à un marchand ambulant de hot dog comme il y en a à tous les coins de rue.

C'est très étonnant d'ailleurs, les Américains, qui sont si accros à l'hygiène et à la santé (à la télé, la quasi totalité des pubs (et dieu sait s'il y en a) est consacrée à des médicaments), n'hésitent pas à acheter des bagels ou des saucisses chaudes dans des "bouis bouis" pas toujours très ragoûtants quand on y regarde de près !

Mais, ils sont peut être comme moi, quand on a faim, on s'en fiche un peu de tout ça !!

Je me suis donc acheté deux saucisses chaudes que j'ai mangées en marchant dans le fameux parc. J'étais devenue une vraie new yorkaise !!!

Forcément, Central Park, en cette saison, c'est moins beau et moins plaisant qu'au printemps, c'était même un peu triste. Mais bon. Sympa tout de même de voir les joggeurs, les rollers et les gens qui papotent avec cet accent que j'adore et qui me berçait ! Du coup, j'ai décidé qu'en rentrant en France, je ferai 3 fois plus de sport. Enfin, que je ferai du sport, quoi !!

Quand on arrive au bout de Central Park, à la 57th street, on voit ça :

Et ça :

Cette place s'appelle le "Columbus Circle", c'est prodigieux, cette arrivée des buildings, tous plus grands, tous plus beaux les uns que les autres, sur le parc. Il y a beaucoup d'animation, beaucoup d'activités, de magasins, dans ce quartier. Même le dimanche. De toute façon, tout est ouvert le dimanche, c'est un jour comme un autre.

Je me suis arrêtée au "Starbucks coffee" pour boire un chocolat.

C'est mythique à New York. Dans la rue, chacun a à la main un grand gobelet de café ou de thé ou de chocolat ou une bouteille d'eau ou un sachet avec un sandwich ou une soupe ou une salade. A toute heure du jour ou de la nuit, dès que vous tournez la tête, vous voyez quelqu'un qui mange ou boit ou un lieu pour manger. C'est fou. La bouffe est envahissante. Les odeurs de bouffe sont partout. A la fin, on est écoeuré de toute cette bouffe, de tous ces "déli's" et ces coffee shops !!

On se jure qu'une fois à la maison, on mangera équilibré et on ne mangera plus que des légumes, pour toujours...!! (Une fois rentrée à la maison, on se rend compte que, finalement, "pour toujours", c'est un peu long !!!).

Mais les New Yorkais, pour la plupart, ne sont pas gros. Ils mangent mais ils font beaucoup de sport et ils marchent beaucoup. Et puis ils ont une vie très active, ça aide. A leur décharge, il faut dire aussi qu'on trouve très peu de nourriture "normale" dans les magasins et que les fruits et légumes sont très très chers. Il est donc plus simple d'aller prendre un sandwich à 5$ dans un déli's ou d'aller dîner pour 15$ dans un resto. Surtout que, je vous dis, la tentation est partout...

J'ai fait pareil, of course !

 

 

Quand j'ai bu mon chocolat au Starbucks, là, je me suis dit : "ça y est, tu es intégrée !!"

 

 

Enfin, pour être totalement intégrée, il faut avoir "héler" un taxi dans la rue, ce que je fis le lendemain !! C'est très amusant, ça !!

 

 

A Paris, j'ai une voiture alors le peu de taxis que je prends, c'est pour aller à l'aéroport quand je pars en vacances, donc je les réserve à l'avance.

 

 

Là, c'est, encore une fois, comme dans les films !! Un taxi jaune défoncé toujours prêt à vous charger, un chauffeur qui fonce à toute verzingue et qui vous emmène où vous voulez pour 5$ ! Bon, faut avouer, avec l'émotion, la première fois, j'ai dit "fifth" street au lieu de "fiftifth" street ! Du coup, comme je partais de 35th street, je voyais mon taxi descendre vers downtown... "Eh oh, mais où y m'emmène le garçon ??". Alors je lui ai dit. "Mais vous avez dit fifth", il me répond...

 

 

OUPS !! Au temps pour moi !!!

 

 

Tiens, pour vous laisser souffler, et pour clore ce récit avant la prochaine fois, je vous laisse encore une image mythique de Big Apple :

 

 

 

 

 

 

 

Then, I became a new yorker...

 

 

 

 

 

 

 

Publié dans lapetitevadrouille

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J
Tu fais un excellent guide! :-)<br />
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F
c'est que ça donne envie tout ça...
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T
Une messe Gospe !! le rêve ;)<br /> Tu es journaliste aussi ? tu pourrais en tout cas ;)<br /> Quand tu dis "je marche dans Harlem" c'est vraiment la sensation que l'on a lorsque l'on visite un lieu mythique. J'ajoute une auto photo ou je me prends le bras tendu devant telle ou telle merveille... pourle "j'y étais" ;).<br /> A+
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