Mon baptème de Vélib'

Publié le par Caro

Mesp’titscocos, ce soir, j'ai fait mon baptème de Vélib' !
Et je n'hésite pas à le dire : C'est une INVENTION DE GENIE !
"Un samedi soir sur la Terre", chante Cabrel.
Mouais, mes samedis soirs à moi ne ressemblent pas à ceux de la chanson.
Aucun programme à l'horizon, pour moi, à part Drucker à la télé...
Ben oui. 
Bon, on ne va pas non plus en faire un drame. De toute façon, j'ai mon seroplex !
Après avoir fait une sieste de 2 heures (je m'étais allongée "2 minutes", j'ai ouvert un oeil 2 heures après), j'étais, je dois l'avouer, un peu à l'ouest.
Quand j'ai repris mes esprits, pas vraiment emballée à l'idée de rester chez moi, seule, toute la soirée, je me suis dit que j'allais aller faire un tour sur les Champs Elysées, voir les fringues ou à la fnac ou chez Virgin, pour trouver un bouquin ou un dvd ou rien, peu importe.
Il était 19h, je suis partie à pieds. Le week end, la plupart du temps, je n'utilise pas ma voiture, d'abord parce que ça me fait faire de l'exercice et bouger mon corps (et comme, en ce moment, je suis rouillée et je commence à sentir le "poids des ans", c'est plutôt bien!) et, ensuite parce que je me suis découvert une petite fibre écolo, même si ma petite auto est l'une des moins polluantes du marché.
Sur le chemin, j'ai vu plein de gens avec des paquets qui rentraient de leurs emplettes du samedi.
J'ai vu plein de gens tout seuls aussi. Des hommes, des femmes, des trentenaires, la plupart du temps. D'habitude je focalise sur les couples. Là, il me semblait bien voir beaucoup de gens tout seuls. Les fameux millions de célibataires urbains. C'est peut être une idée, mais z'avaient l'air un peu paumés, tous. Et pas seulement parce qu'ils avaient peut être sombré dans une sieste de 2 heures.
"Y'a plein de gens comme moi", j'ai pensé.
Comment on explique ça ?
On m'a parlé d'un site de sorties www.onvasortir.com, pour trouver des gens pour faire des sorties avec soi. J'avoue, ça ressemble un peu à ce que j'avais créé dans la plus belle ville du monde. Et, j'avoue aussi, après la claque que je viens de me prendre avec mon "ex-copine" V., je n'ai pas vraiment envie de rencontrer des nouvelles personnes en ce moment, surtout d'une manière aussi artificielle. Je deviens légèrement misanthrope, qui l'eut cru ?
Pour moi, pardon pour celui qui m'a donné l'adresse de ce site, c'est un pis aller de plus, une sorte de placebo sur une douleur récurrente. C'est la version "friendship" du site tout tic tic.
J'ai tort peut être mais je ne veux plus de ça. Je préfère être seule que de m'inventer des copinages et des amitiés qui sont, de toute façon, trop superficiels pour ce qui me plait vraiment. Je n'ai pas envie de faire semblant. 
Bref.
Je vais donc sur les Champs et je me trouve un dvd chez Virgin, celui de "Hell", le film tiré du roman de Lolita Pille que je vous ai déjà conseillé.
Pour rentrer, j'avais envie d'essayer le vélib' parce que nous en avions parlé à mon cours d'anglais ce matin.
A la caisse du virgin, j'ai demandé au jeune homme s'il savait où il y avait une station de vélib' dans le coin. "Juste dans la rue à gauche", il me dit.
Chouette !
J'étais excitée comme si je devais marcher sur la lune (enfin j'exagère un peu !).
Le vélib', pour ceux qui ne connaissent pas, c'est un nouveau système arrivé à Paris en juillet après avoir été inventé à Lyon je crois, qui permet d'emprunter un vélo dans une station, de faire un court trajet (ou plus long si on le souhaite) et de le rendre dans une autre station : www.velib.paris.fr/
Il y a de nombreuses stations dans Paris (plusieurs centaines je crois), avec, à chaque fois, une quinzaine ou une vingtaine de vélos.
On peut avoir un abonnement ou pas. On met sa carte bancaire, on fait toute une manip, on choisit son vélo (en fonction de la hauteur de la selle) et, hop, on prend son vélo ! Et on le rend dans une station près d elà où on veut aller.
Dans la plus belle ville du monde, il n'y a pas encore de station. Peut être un jour. La station la plus près est Porte de Champerret, ça fait un peu de marche pour rentrer chez moi, mais 3 fois rien.
J'ai donc pris mon petit vélo. Je n'avais pas mon appareil photo sinon j'aurais immortalisé le moment ! J'ai mis mon sac et mes achats dans le panier du vélo et zou, en avant !
J'étais fière !
Au début, j'étais en vitesse 1, donc je pédalais un peu dans la semoule. J'avais peur de dérailler mais je me suis quand même lancée à changer la vitesse. En vitesse 2 ou 3 c'est bien mieux. Vous voyez, ce ne sont pas des mini vélos ou quoi, nonnon, ce sont de beaux vélos.
Et me vl'à partie. "Fends la bise", on m'appelle désormais !
Et j'ai pédalé gentiment jusqu'à la porte de Champerret. Sur le coup, il n'y avait pas de borne de libre pour remettre mon vélo. Zut alors. Eh oui, c'est le risque avec les stations vélib' : parfois il n'y a pas de vélo disponible quand on en veut un, parfois il n'y a pas de borne libre quand on veut remettre son vélo et on est obligé de chercher une autre station. Mais, un peu plus loin, j'en ai trouvé une et j'ai sagement replacé mon vélo, pas peu fière devant les automobilistes médusés...
Je me sentais furieusement tendance, figurez vous.
Comme je ne l'ai utilisé qu'une 1/2 heure, normalement, ça ne m'a rien coûté. Si j'ai dépassé, ça m'aura coûté 1€, c'est raisonnable.
En rentrant chez moi, gravement en manque de caféine (j'ai arrêté le coca light depuis 2 jours, enfin j'ai arrêté d'en acheter), j'aurais lécher le bitume pour trouver du coca light alors j'ai eu l'idée de passer au macdo m'en acheter un.
Sur le chemin, j'ai marché derrière une jeune femme, jupe et talons, au téléphone, qui pleurait. J'ai vaguement entendu qu'elle se plaignait de sa solitude et qu'elle se sentait mal...
La pauvre, je me suis dit.
Je me suis revue il y a 3 semaines, pleurant comme une madeleine au téléphone, dans la rue, complètement inconsciente des gens autour de moi.
J'ai eu envie de lui dire : "vous n'êtes pas toute seule, je les ai croisés tout à l'heure, les millions qui sont comme nous, les millions qui achètent les barquettes individuelles, ne pleurez pas. Et faites du vélib', vous verrez, ça rend gai(e)"...


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N
Le vélib', chouette cette petite découverte visiblement!<br /> Moi je viens de me mettre aux échecs..<br /> Certes ça muscle moins, quoique les neurones peut-être?
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C
Oui sûrement... Pas facile les échecs !
J
Au fait, j'ai (enfin) mis un lien vers LA PETITE VATROUILLE pour venir chez toi plus vite...
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J
"Je commence à sentir le poids des ans", tiens, on dirait votre papa – ou Joke!<br /> C'est bien ces vélos. Mais j'aurais aussi quelques craintes au sujet des "bornes" comme vous l'expliquez. Et SURTOUT, le gros problème, la SECURITE. <br /> Les animaux ne se sont pas adaptés à la vie moderne – et le matou s'est fait écrasé. <br /> La ville moderne n'est plus adaptée au vélo – et caro risque se faire écraser.<br /> Et pourtant vous avez raison il faudra bien y venir au vélo! Mais allez expliquer ça au "gros bras" au volant de son "20 tonnes" ou au mec (ou à la meuf) au volant de son char 4x4 chromé!<br /> Ici, le vélo, c'est impossible sauf si on est hyper-entraîné: tout en montées et en descentes. Annecy, c'est plat. Il y a beaucoup de vélos mais les soi-disant "pistes cyclables" sont très dangereuses. Reste la piste du bord du Lac mais dangereuse elle-aussi par la cohabitation (difficile) des vélos et des rollers.<br /> Vous connaissez le dessinateur humoristique Jacques Faizant? Il travaillait dans le Figaro. Fervent de bicyclette, il dessinait souvent des vieux et des vieilles en noir sur des vélos noirs. La première fois où j'ai "fait" un grand col à vélo – c'était le Galibier – j'étais très fier de moi. Arrivé au sommet, applaudissements des dizaines de personnes qui étaient là. Ma fierté a duré… 20 secondes. En effet, 20 secondes après mon arrivée, arrivant par l'autre versant, 3 cyclistes "à la Faizant" arrivent. Age moyen des 2 hommes et de la femme? 70 ou 75 ans. Et pour eux les applaudissements!<br /> Alors comme ça vous "écoutez" les gens dans la rue ! "Sur le chemin, j'ai marché derrière une jeune femme, jupe et talons, au téléphone, qui pleurait. J'ai vaguement entendu qu'elle se plaignait de sa solitude et qu'elle se sentait mal..." Vous connaissez sûrement "The Sound of Silence" de Simon and Garfunkel. On est d'autant plus seul qu'on est plongé au milieu de nombreux gens indifférents.<br /> Je suis seul aujourd'hui. Ma femme est partie en montagne avec des copains et copines. Le "foutu" reste seul. Mais je ne me plains pas: elle sera de retour en fin d'après-midi. Et je suis avec caro ! ;-)
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